NOC expose 80 dessins à Monaco au Musée d'anthropologie et de la préhistoire."De l'animal protecteur à la protection du vivant"
- Admin
- 3 juil.
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À l’heure où la protection de l’environnement et la santé mentale des jeunes s’imposent comme des enjeux sociétaux urgents, le Musée d’Anthropologie Préhistorique de Monaco fondé par le Prince Albert Ier, consacre, de juillet à décembre 2025, une exposition exceptionnelle aux créations des enfants hospitalisés en Ile-de-France. Près de 80 œuvres, réalisées dans le cadre des ateliers de NOC ! Nous On Crée ! L’école d’art à l'hôpital, offrent un regard singulier sur le vivant, sa beauté et sa fragilité.
Ces enfants et adolescents, confrontés à des maladies graves, chroniques ou psychiatriques, réinventent à travers leurs dessins un monde où l’homme est le gardien du vivant. Inspirés par la collection Culture(s) de la Fondation Donnadieu, des sculptures antiques d’animaux porteurs de force et de protection, ils réaffirment la nécessité de défendre ce qui est vulnérable : la nature, mais aussi l’enfance.

Lorsque vivre est compliqué, créer devient une nécessité
Confronté à la maladie, le jeune qui passe un séjour long à l’hôpital se retrouve dépouillé de tout ce qui accompagne une enfance classique : son école, sa maison, ses parents, ses amis, ses jeux… Il fait face à une vérité sans filtre, à la réalité de la maladie dans ce qu’elle a de plus douloureux.
NOC part du constat que la créativité construit positivement notre rapport au monde, à l’autre et à nous-mêmes et qu’à plus forte raison, ces jeunes ont besoin de l’art dans ce moment de vie où l’image qu’ils ont d’eux-mêmes est fortement malmenée par la maladie.
“Quand on crée, ce n’est plus la maladie qui nous définit”, confie Audrey, 20 ans, ancienne élève de NOC, aujourd’hui étudiante en design après avoir été soignée à l’Institut Curie.
“Bien plus qu’un loisir, la pratique artistique permet de maintenir des habitudes éducatives essentielles malgré de longues périodes d’hospitalisation, tout en cultivant confiance en soi, curiosité et compétences techniques” , explique Élodie Thébault, fondatrice et directrice de NOC !
Créer une œuvre, c’est s’engager dans un processus de conception et de réalisation, en apprenant les techniques nécessaires pour élaborer sa propre vision. C’est se sentir valorisé et retrouver une capacité à être décisionnaire. C’est également se projeter vers l’avenir, vers une exposition, un moment où l’œuvre sera partagée avec autrui, à distance de l’hôpital et des traitements.
“Les cours d’arts plastiques m’ont préparé parce qu’ils ont nourri des rêves que j’avais, ils ont nourri tout plein d’espoirs en moi.” - témoigne Chloé, artiste NOC.
La rencontre entre les élèves NOC et la collection ”Culture(s)”
Au cœur du projet pédagogique de NOC : le vivant. Observer les animaux, s’émerveiller de leur beauté et de leur ingéniosité, adopter le regard curieux du naturaliste ou du scientifique, sont autant de portes d’entrée vers la création artistique. Dans ce cadre, le geste créatif devient un espace de liberté, de reconnexion au monde, essentiel à la construction de soi.
La collection Culture(s), réunie par Ludovic Donnadieu, avec ses sculptures d’animaux aux forts pouvoirs symboliques, rappelle un temps où ces figures étaient perçues comme protectrices. Aujourd’hui, face aux défis écologiques, les rôles s’inversent : c’est à l’humain de devenir le gardien du vivant.
De là est né le lien entre la collection “Culture(s)” et les œuvres des élèves NOC. À partir des formes sculptées, les enfants dessinent, réinterprètent, réinventent. Ils explorent à leur manière la richesse du vivant en dessinant plumages, pelages et textures, dans une approche à la fois naturaliste et poétique.
L’exposition De l’animal protecteur à la protection du vivant propose un voyage entre l’Antiquité et l’enfance, entre passé symbolique et regards contemporains, où l’animal symbolise la nécessité de protéger le vivant et les plus vulnérables.
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